Historique

Le fort de la Bonnelle est implanté au sud du plateau de Buzon sur un promontoire de 461 m, à 2500 m au sud-ouest de la citadelle de Langres.
Son rôle est d'assurer la défense du plateau situé au sud de la citadelle et de contrôler la route de Dijon, en croisant ses feux avec ceux des ouvrages de la Marnotte et de Brévoines.
Pratiquement achevées au commencement de la guerre de 1870, ses constructions sont complétées en 1871-1872 afin de maintenir l'ouvrage comme fort de deuxième ligne.
Enfin, considéré comme élément majeur de l'organisation défensive du plateau qu'il occupe, le fort de la Bonnelle est remanié de manière considérable en 1884-1885.

A l'origine, l'ouvrage de la Bonnelle est un fort à cavalier en forme de trapèze bastionné, avec un front de tête de 320 m, des fronts latéraux de 230 m et un front de gorge de 380 m.

Il présente les même caractéristiques que le fort de Peigney, propres à la dernière génération de forts bastionnés : un casernement à deux niveaux (ici prévu pour 800 hommes) ouvrant sur une large cour, des bastions portant à la fois les pièces d'artillerie d'action lointaine et celles assurant la défense rapprochée du fort, des dehors - tenailles et places d'armes - défendant les murs d'escarpe.

 

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

L'aspect primitif de l'ouvrage a été grandement modifié par les travaux entrepris en 1884-1885, transformant le fort bastionné en un fort " Séré de Rivières ". Les travaux les plus importants concernent le parapet bas, élargi afin de multiplier les emplacements de tir. Jusque là limité aux courtines, le parapet est alors reporté jusqu'aux lignes extérieures des tenailles ; les fossés des tenailles sont dans le même temps recouverts de voûtes toujours visibles de nos jours. Ces nouveaux espaces voûtés ont permis la création de magasins souterrains destinés à l'artillerie et aux subsistances, ainsi que d'un magasin à poudre, libérant à l'intérieur du fort des casemates nécessaires au logement de troupes plus nombreuses. Les fossés du front de tête et des fronts latéraux de l'ouvrage sont désormais défendus par des caponnières doubles, installées aux saillants du front de tête, et non plus par les flancs des bastions.

Des fossés couverts

La singularité du fort de la Bonnelle réside dans ses fossés couverts pendant les modifications de 1884-1885.
Les volumes y sont impressionnants.
Ils ont permis la construction d'un magasin à poudre immense dans le fossé Ouest ; accessible par le creusement d'un tunnel dans le roc au Sud et par un escalier au Nord pour accèder aux lampes.

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Caractéristiques

Construction en deux phases : entre 1869 et 1875 puis entre 1881 et 1885.
Nature : Fort de ceinture.
Forme : Trapézoïdal.
Situation : 2 500 m au sud-ouest de la citadelle de Langres.
Altitude : 461 m.
Superficie : 18 hectares.
Capacité : 800 hommes dont 13 officiers et 50 s/officiers.
Armement : 45 pièces au total dont 30 pièces de rempart, 7 pièces à tirs indirects et 8  pièces  de flanquement.
Ouvrages proches :  poudrière (à 800 m), ouvrage de Champigy (à 1800 m), de la Croix d’Arles (à 2000 m) et de Noidant-le-Rocheux  (à 3000 m).
Approvisionnement en eau :
Eaux naturelles : 1 citerne de 340 m3 alimentée par un puits de 27 m (15 à 20 m3 /24 h)
Eaux usées : Ecoulement sur les chapes puis des caniveaux vers les fossés et les puisards ou hors du fort. 2 latrines sur fosses fixes.
Propriétaire : commune de Saints-Geosmes.

Visite : Il est ouvert au public dans le cadre de visite de groupes constitués (minimum 20 personnes - contact : Service Groupe de l'Office de Tourisme du Pays de Langres). Ces groupes ont alors la chance de visiter cet important témoignage de l'architecture militaire, œuvre hybride mêlant deux grandes époques de la fortification.
L'accès au fort reste strictement interdit à toute autre personne.

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

Plans

1 - Corps de garde
2 - Bâtiment des officiers
3 - Ecuries (2 casemates)
4 - Magasins à poudre
5 - Bâtiment de la troupe
6 - Citerne d'eau
7 - Four à pain
8 - Prison
9 - Puits

Avant Modifications

10- Courtines
11- Bastions

Après Modifications

12- Caponières doubles
13- Fossés couverts devenu magasins souterrains
14- Magasin à poudre souterrain

Ou Fort Denis Decres

Denis DECRES, né à Chaumont le 18 juin 1761.

En 1779, aspirant, il se distingue et on le nomme enseigne hors rang ; 1786 il est lieutenant de vaisseau, en 1790 major de division ; 1794 il est nommé capitaine, mais la révolution le destitue en tant que noble. Il fut interné à Chaumont comme suspect.
On le retrouve commandant du vaisseau « FORMIDABLE », à la suite de sa libération et il prend part à la campagne d’Egypte, comme Contre-Amiral.
En 1800, il est préfet maritime de Lorient.
En 1802, sous l’Empire, il devient Ministre de la marine.
En 1813, il fut élevé au rang de Duc.
Il meurt à la suite d’un attentat le 07 septembre 1820.
Nous connaissons 4 portraits de lui, dont l’un sur une gravure ayant pour légende : « Décrès porte une remorque au vaisseau LE GLORIEUX en 1779 » (in T.1 de la France MARITIME)
Son buste, en marbre, est au musée de Chaumont.

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Photo, © Jean-François Feutriez
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Photo, © Jean-François Feutriez

La double dénomination des forts de Langres

Dès l'élaboration de leurs projets de construction, les forts reçoivent un nom qui, pour des raisons pratiques, se rattache généralement à la toponymie du site d'implantation de l'ouvrage (lieu-dit, cours d'eau, etc.). Mais en  1886-1887, le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, décide d'attribuer aux casernes et aux forts des noms propres rappelant des militaires ou des batailles illustres.
Aussi les forts de Langres ont-ils été baptisés, comme en témoignent les inscriptions figurant encore sur l'entablement de chacune des portes d'entrée.

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