Historique
Implanté à 2 200 m au nord-est de Langres, le fort de Peigney doit couvrir de ses feux les plateaux dominant la vallée de la Marne à l'ouest de la ville, les routes de Neufchâteau et de Bale, ainsi que la voie de chemin de fer de Chaumont.
Sa construction, débutée en 1869, est presque achevée au commencement de la guerre franco-prussienne. Après ce conflit, le fort est compris dans la deuxième ligne de défense de Langres. Il est alors restauré, puis modernisé lors de la réorganisation du camp retranché à partir de 1874, pour être achevé en 1875.
Le fort de Peigney adopte la forme d'un trapèze bastionné, avec un front de tête de 300 m de long, un front de gorge de 450 m et deux fronts latéraux de 250 m. Il est composé d'une enveloppe bastionnée et d'un cavalier de même forme. Ses fossés sont défendus depuis les bastions qui forment aussi, comme le front de tête du cavalier, une crête de feux supérieure ; située à 10 m au-dessus du niveau du sol, celle-ci reçoit les pièces d'artillerie de longue portée. Une seconde crête de feux est disposée le long de l'enveloppe, à une hauteur de 4,50 m ; elle accueille les pièces d'artillerie légères et la mousqueterie nécessaires à la défense rapprochée du fort.
Bastions, tenaille de protection du mur d'escarpe, organes de tirs regroupant les tirs d'action lointaine et ceux de défense rapprochée rattachent encore cet ouvrage à la fortification classique. De même, dans sa conception d'origine, le fort était doté d'un casernement et de différents bâtiments ouvrant sur une large cour.
Afin de réduire cet espace, des casemates-magasins formant traverse son implantées en son centre lors des remaniements de 1874. Prévu pour pouvoir accueillir une garnison de 800 hommes, le fort n'en abrite que 362 en 1880.
Par ses caractéristiques architecturales propre à la dernière génération d'ouvrages défensif bastionnés, le fort de Peigney constitue un jalon de l'histoire de la fortification. Il est l'un des rares témoins, avec ceux de Metz et de Belfort, des constructions réalisées en France à partir de 1867 pour faire face à l'artillerie rayée.