Le monument, érigé dans ce square, commémore les évènements tragiques de la guerre de 1870, qui se sont déroulés à Nogent. Du 6 au 13 décembre, un violent accrochage s'y est déroulé, opposant les Prussiens à un détachement de l'Armée Française appelé « les mobiles ». L'artillerie prussienne bombarde la ville. Nogent-le-Bas fut en grande partie détruit et incendié, privant de logement plus de 500 personnes. Les pertes en vies humaines, tant du côté français que du côté prussien, furent importantes.
A l'origine, le monument était composé d'une colonne en fonte, de 7 mètres de haut, d'ordre ionique, surmontée d'un ange. Le socle présente quatre plaques de marbre, chacune surmontée d'une tête de « mobile » avec palmes. La plaque nord rappelle l'événement ; la sud, la souscription publique ; l'est, les victimes civiles et l'ouest, les victimes militaires.
Ce monument est immortalisé par Bernard Dimey dans son poème « l'enfance ».
Le dimanche sur le bassin de Nogent :
Au delà de ce square, le panorama s'ouvre sur la vallée verdoyante de la Traire. Ce paysage est caractéristique du plateau de Langres où les parties hautes, calcaires, sont recouvertes de forêts. Les vallées sont argileuses et laissent place aux herbages.
Les environs proches de la ville ont longtemps été occupés par des jardins et vergers cultivés par les couteliers-paysans.
Nourricière, la campagne alentour était aussi un lieu de délassement.
Laissons à ce propos s'exprimer Monsieur Petit, instituteur en retraite à la fin du XIXème siècle :
« Les ouvriers de Nogent ont assez, en général, l'esprit de famille. Quelquefois le dimanche, et presque tous les lundis pendant la bonne saison, des familles coutelières (père, mère, enfants, frères, soeurs, cousins, cousines), s'en vont à la campagne, au bois ou dans leur jardin situé hors de la ville, pour y passer la soirée... On mange, on boit, on chante, on rit, on fume et l'on danse...
D'autres préfèrent rester en ville et Monsieur Petit de poursuivre :
« Pour avoir bonne mine et bonne réputation dans la classe ouvrière, il faut savoir, tous les dimanches, après avoir fini et livré son ouvrage au marchand, faire un peu de toilette, car il est coquet le Nogentais, se munir de cigarettes à la mode ou s'offrir au moins un demi-cigare, se dandiner un tantinet dans la rue et aller s'installer au café, non pas précisément pour y goûter le plaisir de boire mais pour bavarder, pérorer, jouer et prendre des consommations de premier choix ! ».
A cette époque on dénombrait près d'une trentaine de cafés à Nogent.
MONUMENT DE 1870
Architecture & paysages
NOGENT