Cette tour d'artillerie en forme de U et aux flancs allongés était destinée à contrôler l'angle nord-ouest de l'enceinte et la route de Paris passant à ses pieds. Dotée d'énormes embrasures et de murs dont l'épaisseur atteint sept mètres, ses dispositions intérieures épousent la déclivité du terrain. Les deux salles aux voûtes puissantes sont reliées entre elles par un escalier monumental et supportent une vaste terrasse d'artillerie.
Les parements extérieurs décorés de bossages et équipés de gargouilles viennent rehausser le relief et l'accroche esthétique de la tour.
Profitant des travaux occasionnés par la construction d'un tel édifice, la Chambre de Ville obtint le creusement d'un puits public initialement pourvu d'une margelle.
Naturellement défendue par des pentes abruptes, cette partie de l'enceinte ne requérait pas une telle surabondance de moyens. Composition particulièrement habile, impressionnante et surdimensionnée, cet ouvrage met en scène la vocation militaire de Langres au début du XVIe siècle.
Pour la petite histoire :
Le 1er août 1589, un affrontement opposa un corps d'armée royale (700 cavaliers et 1 000 fantassins) à une armée ligueuse de plus de 7 000 hommes. Après un violent accrochage d'une heure et demie et malgré leur supériorité numérique, les Ligueurs durent battre en retraite et abandonner l'espoir d'assiéger la ville restée fidèle au roi.
Lors des épidémies de peste, les malades étaient le plus souvent conduits hors de la cité : beaucoup trouvaient refuge à Brevoines, au lieu-dit Saint-Sauveur, dans des cabanes de fortune incendiées après leur décès.
TOUR DU PETIT-SAULT OU DU MARCHE
Site et monument historique
LANGRES