Bâti une trentaine d'années après la conquête de la Gaule par Jules César, cet arc monumentalisait le principal accès d'Andematunnum – la Langres antique – du côté ouest. Orienté de telle manière que la voie venant de Reims pénètre directement dans la cité, c'est le plus ancien édifice langrois conservé. Inadapté à une mise en défense efficace, cet arc s'est trouvé incorporé dans les premières fortifications à la fin du IIIe siècle ; son double accès fut probablement condamné à la même époque, au profit de la porte de l'Hôtel de Ville. En raison de son angle saillant sur l'enceinte, il fut transformé en tour couverte, équipé d'un corps de garde et d'embrasures de tirs percées dans la frise.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, une bâtisse s'appuyait contre l'arc. A l'instar des autres parties de l'enceinte, le Génie militaire expropria définitivement ces maisons lors des travaux de restauration qui occasionnèrent le rétablissement de la corniche couronnant l'édifice.
Pour la petite histoire :
En 1845, en raison des travaux du Génie, un projet de déplacement de cet arc fut étudié par la Ville et approuvé par la Préfecture. Suite à l'intervention de la Société Historique et Archéologique de Langres, cette perspective fut écartée ; le Préfet proposa même d'en rouvrir les arcades « s'il était possible ». La corniche de cette porte a été restaurée en 1854 par Eugène Millet, élève de Labrouste et de Viollet le Duc. Au grand dam des membres de la Société Historique et Archéologique de Langres qui avaient encouragé son classement (1846) et son entretien à l'identique, « une lourde corniche, d'un blanc éclatant, sans sculpture, écrase et dégrade à jamais l'Arc de Triomphe de Langres ».
Une marque oblique coupant les deux pilastres gauche atteste de la présence d'une maison dont la toiture venait s'appuyer sur la porte. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, de nombreuses bâtisses étaient installées au pied des fortifications à tel point que certaines courtines n'étaient plus visibles.
Le Génie expropria définitivement ces maisons aux allures de masures.
ARC GALLO-ROMAIN
Site et monument historique
LANGRES