L’art campanaire : Le Bassigny, terre de saintiers (ou fondeurs de cloches).
C’est à la fin du XIV siècle que l’on trouve la trace des premiers fondeurs de cloches dont le Bassigny est l’épicentre.
Les richesses naturelles en forêts et en minerai de fer ont déterminé une tradition de fondeurs.
La réussite technique délicate a été telle que les artisans du Bassigny ont été appelés dans toutes les provinces de France et même au-delà des frontières. C’est ainsi qu’ils devinrent ambulants : avant l’avènement du chemin de fer, l’absence de moyens de transports nécessitait la fonte des cloches sur place.
Ces hommes étaient à la fois « terriens » et artisans ambulants. Propriétaires de quelques champs et d’un peu de bétail, dès les beaux jours ils partaient « en campagne » laissant leurs petits domaines au soins de leur femme, pour revenir « à La Toussaint ».
Au fil des siècles, furent présents dans le Bassigny, 800 fondeurs de Cloches.
« C’est en équipe familiale qu’ils partaient, leur rayon d’action couvrant presque toutes les provinces de France, débordant sur les Alpes, s’étendant en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et dans la Vallée du Rhin ».
« Dans la besace : un compas et un pied de Roi et un instrument de mesure géométrique. Cet outillage restreint prouve à quel degré de maîtrise ils étaient parvenus dans l’art si délicat de la fonte des cloches qui nécessite des connaissances précises en géométrie et une oreille très sûre, la beauté de la forme et du décor allant de pair avec la justesse du son ».
Un savoir-faire remarquable et maitrisé qui se transmettait de père en fils.
Durant les XVII et XVIII eme siècles, 178 fondeurs travaillèrent de concert à Breuvannes et 29 à Colombey lès Choiseul et Meuvy.
A compter du XIX eme siècle, Breuvannes demeurera le seul village à poursuivre l’art campanaire.
De 1826 à 1840, on compte 37 fondeurs dont les familles Descharmes, Barret, Bollée, Martin, Cornevin, Petitfour, Gouyot, Perret …
Un des exemples les plus frappants est celui de la famille Bollée, originaire de Breuvannes dont l’activité s’étend du XVIII eme siècle à nos jours.
En 1996, son descendant, héritier du savoir-faire, fit don d’une demi-cloche apposé au fronton de l’école baptisée « Jean-Baptiste Bollée » (1715-1785), permettant de perpétuer l’image de l’art campanaire dans notre commune.
Sources documentaires :
« Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny – un rayonnement sur toute l’Europe » de M. Henry Ronot.
« Saintiers et cloches de Breuvannes » de Jean Salmon et Claire Auberive.
« Cloches et saintiers du Bassigny » de Jean Salmon.
BREUVANNES-EN-BASSIGNY
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