Site privé : vue de l'extérieur de la propriété.
Fondée par Etienne Harding et du vivant de Bernard de Clairvaux, elle est la deuxieme abbaye cistercienne de femmes et la fille de l'Abbaye du Tart, près de Citeaux.
Elle est fondée en 1126 par Pétronille d'Achey, soeur du seigneur de Coublanc.
Elle reçoit immédiatement de nombreux dons, avec la colline de Belmont, éveillant des convoitises qui ne s'éteindront pas au cours de l'histoire. Elle reste à ses débuts soutenue par le Tart, et elle est suivie par l'abbé de Cîteaux.
Même dans la modestie de ses premières années, avec sa « pauvre petite maison », c'est une Abbaye qui montre les caractéristiques de l'Abbaye de Vallée, cistercienne, isolée, près de la rivière, utile au moulin, et du chemin, ancienne voie romaine.
Les religieuses adoptent les règles bénédictines et cisterciennes semblables à celles des hommes. Une bulle du premier Pape cistercien, Eugène III, les place bientôt, elles et leurs terres, directement sous la protection de la Papauté et les dispense de tout droit vis-à-vis des seigneurs.
Jusqu'en 1611, elles demeureront ainsi libres et vulnérables à la fois, ne dépendant ni du souverain, ni de la Champagne, ni de la Bourgogne, ni de la Franche-Comté, ni pour leur mouvance ni autrement.|Les dons se multiplient avec de nombreux domaines et les paroisses de Grenant, de Frettes et de Tornay. Ce sont les religieuses qui en nomment les curés.
A partir du XVe siècle, le village se développe. Mais cette prospérité attire les pillages, surtout lors de la Guerre de Cent ans et de la Réforme. L'Abbaye doit être abandonnée plusieurs fois ou n'est plus confiée qu'à deux religieuses.
En 1611, elle devient Abbaye royale. Les abbesses, jusqu'alors élues par les religieuses, sont désormais nommées par le Roi. Avant cette date, l'Abbaye est représentative de l'aristocratie des environs, tant à travers les abbesses qu'à travers les protections. Auprès des familles de Coublanc et d'Achey, on retrouve celles de Grenant, de Montsaugeon, du Pailly et de Choiseul. Si l'abbesse est de haute naissance, les classes sociales sont mêlées chez les religieuses, aucune preuve de noblesse n'étant exigée pour entrer à Belmont.
Belmont est très fréquenté au XVIIIe siècle ; à partir de 1740, on commence un programme de reconstruction globale dans le goût de l'époque, éliminant les bâtiments médiévaux. On créé un ensemble de bâtiments, dont la Maison des Hôtes, c'est-à-dire celle de l'aumônier et des visiteurs, qui reste le seul élément non retouché, avec aussi son verger et sa cour d'origine.
Tous les biens sont vendus en 1790. Les dernières religieuses sont chassées en 1792.
Le village devient commune indépendante de Bussières en 1831.|L'église est rachetée par les paroissiens.
L'Abbaye avait été consacrée à Notre-Dame dans son Assomption. En 1871, une chapelle est érigée sur la colline pour Notre-Dame de la Paix, Belmont ayant été épargnée par les troupes prussiennes en 1870.
De l'Abbaye, il reste aujourd'hui la Chapelle abbatiale agrandie au XIXe siècle pour devenir paroisse, des morceaux du bâtiment conventuel, des traces de l'enceinte du XVIIIe, la Maison des Hôtes et son verger.
ABBAYE DE BELMONT
Site et monument historique
BELMONT