Théâtre : Nuit d'ivresse

« Entrelacs et Bocage » propose la pièce de Josiane Balasko à Louze et Giffaumont

Avec « Nuit d’Ivresse », la compagnie professionnelle bragarde change de registre, s’étant d’abord fait connaître plutôt par le théâtre classique et les créations historiques. Après « Poil de Carotte » et « Le Bourgeois Gentilhomme » place au théâtre de boulevard à la sauce Splendid. Ce premier grand succès de Josiane Balasko en solo a marqué une date dans l’évolution de la comédie, complétant l’entreprise de dynamitage inaugurée par « Le Père Noël est une Ordure ». Josiane Balasko et Michel Blanc y campaient en effet deux personnages principaux ambigus, complexes, et par dessus-tout attachants. « Nuit d’Ivresse », ce n’est pas seulement une variation sur les effets de la fête et de l’alcool. C’est aussi le réveil difficile et le pénible retour à la réalité qu’on peut difficilement éviter.
Un soir, dans l’arrière-salle d’une brasserie de gare déserte, le hasard va faire se rencontrer deux inconnus : Simone, en permission avant de retourner purger ses deux derniers mois de prisons, une femme pour qui la vie s’est plutôt montrée ingrate et difficile, et Jacques Belin, animateur télé en perte de vitesse, séducteur raté, et un peu éméché ce soir-là. La confrontation entre les deux va s’avérer plutôt électrique, d’autant qu’un troisième protagoniste va s’y mêler, en la personne de Henri, le barman un peu lourd et envahissant…
On se retrouve avec cette première pièce de Balasko dans l’univers des « Bronzés » et du « Père Noël est une Ordure », la caricature en moins. Et si les dialogues ne laissent aucun temps mort, ils évoluent vers une tonalité plus profonde, donnant une vraie humanité aux personnages, dans une conclusion plutôt émouvante.