Le 13 septembre ...
A partir de 6h30 : Comme prévu, les Spahis quittent Bourg et se dirigent vers Saints-Geosmes. Ils sont bientôt bloqués par les tirs de l’ennemi retranché dans le village.
8h : Les chars légers et l’artillerie entrent en action afin de prendre le village en tenaille…
9h : Avant même la libération de Saints-Geosmes, un escadron de blindés du 2e Cuirassiers (sous le commandement du capitaine Fougère) entreprend de contourner Langres par l’Ouest en s’infiltrant dans la vallée de la Bonnelle et sur les hauteurs du plateau entre Noidant et Perrancey. Se joindront au détachement les FFI du maquis d’Auberive.
9h30 : L’ennemi, pris à revers, bombardé et complètement encerclé dans Saints-Geosmes, se rend. Il est fait une trentaine de prisonniers ; un canon de 105 mm, un mortier de 210 mm et une mitrailleuse sont pris.
Les Spahis progressent vers Langres dont ils aperçoivent les tours de la cathédrale.
Un détachement de blindés (sous le commandement du commandant Létang) commence sa manœuvre de contournement de Langres par l’Est, via Corlée et Peigney. L’objectif est d’établir la liaison avec l’escadron Fougère au Nord de Langres afin d’encercler complètement la ville.
11h : 1er assaut des Spahis contre la citadelle. La porte de la demi-lune (ouvrage avancé de la porte principale) est prise, mais les 25 mètres la séparant de la porte principale sont complètement à découvert et à sous le feu ennemi puissamment retranché dans la citadelle.. L’assaut est stoppé, les Spahis se retirent à quelques centaines de mètres.
Ironie de l’histoire : la citadelle de Langres construite au milieu du XIXe siècle connaît à cette occasion son « baptême du feu » ! Celui-ci est singulier, puisque la citadelle est alors « défendue » par des troupes allemandes et « attaquée » par des troupes françaises. Elle avait été conçue pour le contraire !
Le détachement Létang atteint l’intersection de la route de Vesoul et du canal de la Marne à la Saône.
12h : Le carrefour Neufchâteau-Chaumont, au pied de la colline des Fourches, est atteint par le détachement Fougère.
13h : Les blindés du capitaine Fougère prennent position au sommet de la colline des Fourches et bombardent l’arrière de colonnes allemandes se repliant vers l’Est. Sans le savoir, ils tirent sur le gros des troupes et du matériel lourd venant de quitter Langres dans la matinée. Désormais, la ville n’est plus occupée que par environ 300 allemands essentiellement retranchés dans la citadelle ; mais à cet instant, les différents détachements blindés ne le savent pas !
Le détachement Létang atteint le pont de Peigney sur le canal : il est intact ! L’ennemi l’a miné, mais n’a pas eu le temps de le faire sauter.
Langres est totalement encerclée, mais l’ennemi y reste retranché !
13h30 : Une soixantaine de parachutistes américains et un groupe de FFI rejoignent les Spahis et occupent les fossés de la citadelle.
14h : Violente préparation d’artillerie et bombardement de la citadelle avant le second assaut des Spahis.
15h : Assaut des blindés du 2e Spahis. Ils progressent jusqu’à la demi-lune conquise en fin de matinée, mais sont à nouveau stoppés par les tirs d’artillerie ennemis à bout portant prenant la route en enfilade.
Au même moment, les FFI de Langres réussissent à entrer en contact avec le détachement Létang : ils leur annonce que les allemands n’occuperaient plus que la citadelle !
Aussitôt, le détachement se rue vers la ville. Les pentes Est sont gravies par la côte des Auges.
15h30 : Le capitaine Baudouin, accompagné d’une équipe de sapeur, tente de faire sauter la porte à l’explosif. Il est fauché par une rafale de mitrailleuse. Mortellement atteint, il est ramené dans les lignes où il décède. A moins d’accepter de nombreuses pertes, la citadelle ne peut être prise de ce côté !
Le barrage de la porte des Auges est forcé par les blindés du détachement Létang. Ils entrent en ville par la porte des Moulins : quelques escarmouches et de courts échanges de tirs. Langres est libérée, les cloches de la cathédrale et de Saint-Martin sonnent à toute volée !
Mais on signale des allemands encore retranchés dans la tour de Navarre et surtout dans la citadelle !
16h : Le char « Saint-Raphaël » du détachement Létang s’avance dans le champ de Navarre : quelques coups de semonce sont tirés en direction de la tour de Navarre. Le capitaine Ardisson s’avance en direction de la porte et somme les allemands de se rendre. Il a juste le temps d’éviter une grenade lancée dans sa direction, le « Saint-Raphaël » met en joue la tour, mais un drapeau blanc apparaît : cinq officiers allemands, dont le commandant de la garnison, se rendent.
Pendant ce temps, les blindés du détachement Fougère forcent le barrage de la porte des Terreaux et poussent jusqu’à la citadelle afin de prendre l’ennemi à revers. La ville qui vient d’être libérée est déjà pavoisée par les habitants qui acclament leurs libérateurs !
16h30 : Le char « Dupleix » (exposé rue du Drapeau à Dijon), suivi de quatre autres blindés, engage un bref mais intense duel d’artillerie à bout portant avec un canon de 105 mm allemand installé sous la porte Nord de la citadelle.
La pièce allemande est détruite ; un officier allemand brandi un drapeau blanc. Après tractation, le capitaine Fougère autorise les troupes allemandes à sortir de la citadelle en rangs et en armes avant de se rendre.
17h30 : Les derniers soldats allemands (300 au total) se rendent et livrent leur matériel.
Les jours suivants, les combats continueront pour la 1ère DB qui obliquera vers l’Est, laissant la 2e DB libérer le Nord du département. Le 15 septembre, la Haute-Marne sera entièrement libérée.